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La sur-exploitation de nos espaces


De l’écologie de la terre à l’écologie humaine

La crise du coronavirus et le confinement mondial qui s’en est suivi éclaire notre rapport aux territoires, à commencer par de nombreux espaces physiques d’où nous avons été brutalement exclus. Les vidéos affluent sur internet de tous ces lieux où la nature semble reprendre souffle et se développer à l’heure où le tourisme de masse est à l’arrêt. Le fait que d’autres industries, ralenties dans l’exploitation de nos forêts, de nos océans, du ciel et de nos sous-sols, conduit à un réinvestissement de ces espaces par des espèces naturelles variées. Observer ce phénomène montre à quel point l’homme est responsable de la dégradation de son environnement. À partir de ce constat, certains considèrent que l’humain est devenu le problème de la planète. Et qu’il faut condamner sans appel et sans plus attendre un coupable au comportement néfaste et mortifère. Je veux bien, mais...


L’humain, à la source des problèmes écologiques

Ce matin, j’ai ouvert mon téléphone cellulaire et je me suis aperçu que mon espace de stockage était quasiment saturé. Hier déjà, je voyais que la mémoire de mon ordinateur portable était devenue peau de chagrin. Et avant hier, je me demandais pourquoi je devais payer des frais supplémentaires pour le stockage virtuel de mes données en constante augmentation. Sur mon cellulaire, j’ai constaté que mes photos prenaient une place très importante. Je les faisais défiler avec étonnement et même amusement jusqu’à la première photo prise le 17 avril 2016. Or, à côté des photos qui avaient du sens pour moi encore aujourd’hui, je fus saisi de tenir dans ma main autant de photos floues, répétitives, sans intérêt, bref devenues inutiles.


L’humain, notion abstraite / expérience personnelle

Mon téléphone était lourd de cette inutilité que je ressentais jusque dans ma main. Bref, j’étais face à la surexploitation de mon espace de stockage. Et ce comportement est encore plus visible sur mon ordinateur dont le rendement est altéré jusqu’à le rendre instable. Mon constat préliminaire m’a alors amené à me questionner sur cet humain qui surexploite les ressources naturelles. Est-il vraiment coupable ou tout simplement le reflet augmenté de mon propre rapport aux espaces virtuels dont je dispose ? En guise de réponse, j’ai alors procédé au visionnement et à la suppression des photos vraiment inutiles de mon cellulaire. Quelle ne fut pas alors ma surprise de découvrir tout l’espace ainsi dégagé ! Et de ressentir l’effet d’allègement que provoquait en moi cette libération de place. Je pense que nous gérons la planète comme nous gérons nos espaces virtuels, en réclamant toujours plus. Et la planète semble atteindre ses limites au modèle d’exploitation et de production actuels qui, pour bien se porter, ne doit cesser de croitre.


L’humain, à la source des solutions écologiques

Il existe des espaces déserts et abondants, riches en ressources illimitées et qui sont véritablement sous-exploités. Ils ne sont pas situés dans une zone encore inexplorée de notre planète, au creux des océans, au centre de la terre ou sur Mars. Ils sont beaucoup plus loin ! Cachés dans un endroit où nous avons peu l’idée d’aller nous aventurer et fouiller, ils restent dans l’ombre, là, juste à côté. Ces espaces, ceux sont nos territoires intérieurs où nous passons si peu de temps. Des zones où, il faut bien le reconnaitre, nous craignons souvent de découvrir le désordre, tellement ils nous paraissent inaccessibles. Mais sont-ils véritablement en désordre ? Je ne le crois pas. Ils sont à l’image d’une nouvelle planète régie par des lois qui demeurent obscures jusqu’à ce qu’on les découvre. Et si la pandémie nous a fait déshabiter le monde, c’est peut-être une occasion inespérée de réinvestir des territoires longtemps laissés en jachère et à l’abandon. Autrement dit de rééquilibrer notre rapport aux espaces dans lesquels nous évoluons. Ce retournement courageux laisse présager de grands bouleversements intérieurs et de solutions auxquelles nous n’avions jamais pensé pour habiter différemment le monde dans lequel nous vivons.


Frédéric Léotar

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